A Wormhout, 3 établissements chauffés grâce aux anas de lin
La Communauté de Communes des Hauts de Flandre (CCHF) a confié à ENGIE Solutions la conception, la réalisation, l’exploitation et la maintenance d’une chaufferie collective alimentée par les anas de lin, petits fragments de paille issus de la production de lin locale. Mise en service en décembre 2021 à Wormhout, cette chaufferie dotée d’un réseau de chaleur de 1,5 kilomètre permet d’ores et déjà d’alimenter un centre aquatique, un EHPAD et un groupe scolaire. D’autres établissements publics et privés devraient s’y raccorder prochainement.
Utiliser les ressources du territoire
Comment se passer des énergies fossiles pour chauffer Linéo, le centre aquatique de la CCHF ? Comment relocaliser l’approvisionnement énergétique du territoire ? Et comment maîtriser les coûts de chauffage ? C’est en réfléchissant à ces questions qu’André Figoureux, président de la CCHF et Bertrand Decock, teilleur de lin à Hondschoote ont eu l’idée en 2017 de créer un réseau de chaleur fonctionnant aux anas de lin. Il faut dire que les anas de lin constituent un bon combustible avec un taux d’humidité très stable de 12 % et un pouvoir calorifique très élevé (supérieur au bois). Et il faut dire aussi que la ressource en anas est abondante sur le territoire. Berceau historique de la production de lin en France, les teilleurs de lin des Hauts de Flandre produisent chaque année 50 000 tonnes d’anas de lin.
Chiffres clés du projet
91,78
5 930
787
1,5
Un approvisionnement local et maîtrisé
Mise en service en décembre 2021, cette chaufferie biomasse consomme 787 tonnes d’anas de lin par an (soit moins de 2 % des 50 000 tonnes d’anas produits chaque année). Pour assurer un approvisionnement continu et local, ENGIE Solutions a signé une convention de partenariat avec 6 teilleurs implantés sur les communes d’Hondschoote, Quaëdypre, Killem, Rubrouck, Millam et Hardifort, toutes situées à moins de 20 kilomètres de Wormhout. Cette convention garantit également la qualité des anas fournis, c’est-à-dire leur pouvoir calorique et leur taux d’hygrométrie.
Un système de recyclage des fumées
La chaudière biomasse est équipée d’un système de recyclage des fumées. Comment fonctionne-t-elle ? Le combustible est livré par des semi-remorques à fond mouvant dans les deux silos de la chaufferie, qui ont une capacité de stockage de 10 tonnes chacun, assurant ainsi une autonomie de quatre à cinq jours l’hiver. Les anas sont ensuite dirigés par des convoyeurs vers le foyer de la chaudière biomasse où ils sont progressivement brûlés. L’énergie produite alimente alors le circuit hydraulique du réseau et les établissements raccordés.
Comme rien ne se perd, les 15 à 20 tonnes de cendres produites chaque année sont utilisées en fertilisant agricole. Quant aux fumées émises par la combustion, elles sont purifiées grâce à un double système de traitement qui filtre d’abord les grosses particules puis les particules les plus fines.
92 % d’énergies renouvelables
Véritable prouesse technique adaptée aux spécificités de la combustion des anas, la chaudière fournie par le constructeur COMPTE.R alimente aujourd’hui trois établissements : le centre aquatique Linéo (dont le nom rappelle le lin), le groupe scolaire Jean-Moulin et l’EHPAD de Wormhout. D’une puissance de 700 kilowatts, elle produit 2400 mégawattheures par an et utilise plus de 91,78 % d'énergies renouvelables. Les 8,22 % restants correspondent aux deux chaudières gaz de 800 kilowatts qui ont été installées en appoint pour les pics de consommation et assurer les besoins lors des arrêts techniques.
Un modèle d’économie circulaire
Avec cette chaufferie collective alimentée par une ressource renouvelable, locale, 100 % végétale et qui permet d’optimiser les dépenses énergétiques, la Communauté de Communes des Hauts de Flandre garantit à ses usagers une distribution de chaleur continue, bon marché et respectueuse de l'environnement. Véritable modèle d’économie circulaire, la chaufferie située à Wormhout témoigne de l’engagement de la CCHF en faveur de la transition énergétique et de la valorisation des atouts de son territoire.
Cette chaufferie est devenue une référence dans les Hauts-de-France et des industriels locaux sont en train de concevoir leurs propres chaufferies aux anas de lin.