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    DOSSIER

    La thalassothermie : une énergie marine sous exploitée

    Avec ses quelque 3 400 km de littoral, s’étendant de la Manche à l’Océan Atlantique, en passant par le pourtour méditerranéen, la France dispose d’un immense potentiel énergétique : l’énergie marine ! Encore méconnue, la thalassothermie (également appelée énergie thermique des mers) permet d’exploiter l’énergie calorifique et frigorifique de la mer pour chauffer, climatiser ou fournir les bâtiments en eau chaude sanitaire. 

    Mais comment tirer parti de la mer, en tant qu’énergie ? Comment fonctionne ces centrales d’un genre nouveau ? Pourquoi se tourner vers cette ressource locale et quels sont ses atouts pour les zones littorales ?

     

    La thalassothermie

    Pour qui ?

    Plusieurs municipalités ont déjà adopté la thalassothermie, dont Biarritz, Cannes, Dieppe, Sète, Les Sables d’Olonne, Port-de-Bouc, Lorient ou encore Dunkerque et Ajaccio. Ces villes utilisent cette technologie pour approvisionner en énergie divers bâtiments tels que les musées, les piscines municipales, des centres commerciaux, des hôtels, etc. Sur la côte Méditerranéenne, la Principauté de Monaco se démarque, en comptant près de 80 stations de thalassothermie fournissant environ    17 % de sa consommation totale d’énergie thermique. Un savoir-faire historique, puisque en 1963, Monaco est devenu l’un des premiers pays à exploiter une énergies marines renouvelables​ sur son littoral, avec l’installation d’une première pompe à chaleur pour chauffer l’eau du stade nautique Rainier III. Depuis, la Principauté compte sur la thalassothermie pour réduire ses émissions de CO₂ de 50 % en 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. 

    Comment ça marche ?

    Dans la pratique, la thalassothermie exploite les calories et les frigories de la mer, à faible profondeur. Concrètement, une centrale implantée en bord de littoral va venir capter l’eau de mer entre 5 à 10 m de profondeur, où la température varie entre 12°C et 25°C, en fonction des saisons et de la région. Un échangeur thermique en titane (pour éviter les risques de corrosion liés au sel) va ensuite transférer les calories de l’eau de mer vers une boucle d’eau douce, sans toutefois les mélanger. Une fois pompée, l’eau de mer est rejetée dans son milieu naturel, tandis que la boucle d’eau douce « chauffée » ou « refroidie » va alimenter des pompes à chaleur, pour générer du chaud ou du froid, selon les besoins. 

    Quel rendement espérer ?

    On estime qu’actuellement, avec la thalassothermie (énergies marines renouvelables)​, 1kWh électrique consommé peut restituer jusqu’à 4 à 5 kWh thermiques. Un excellent rendement donc, et un retour sur investissement significatif, notamment pour les régions littorales urbanisées. 

    « La thalassothermie offre l'avantage de ne pas être une énergie intermittente. »

    Pour Patrick Berardi, Directeur Général de Thassalia chez ENGIE Solutions, les axes d'innovation en thalassothermie sont encore nombreux. Une piste prometteuse réside également dans le couplage de la thalassothermie avec d’autres sources d’énergies renouvelables, telles que le photovoltaïque, en vue d’assurer une production énergétique entièrement décarbonée.

    Quels sont les atouts de la thalassothermie ?

    Alors que les territoires sont amenés à réaliser de plus amples économies d’énergie, la thalassothermie propose une solution compétitive et fiable, dans un contexte de frugalité et de volatilité des prix. Cette alternative, respectueuse de l’environnement, s’affirme comme un choix écologique de premier plan, basé sur une énergies marine renouvelables locale, et inépuisable : l’eau de mer.

    • Une énergie propre, à faible impact environnemental : la thalassothermie est une énergie renouvelable, qui préserve l’écosystème marin. Après usage, l’eau de mer est rejetée dans son milieu naturel, tout en conservant une température appropriée afin de ne pas perturber l’équilibre environnemental. 
       
    • Une énergie locale et inépuisable : en exploitant l’eau de mer, la thalassothermie tire parti d’une ressource locale et inépuisable et participe à notre souveraineté énergétique, en réduisant notre dépendance aux énergies fossiles finies : pétrole, gaz, charbon. 
       
    • Réduction des dépenses énergétiques : grâce à la réinjection des calories de l’eau de mer dans les réseaux urbains, la thalassothermie permet de réduire les coûts énergétiques et de réaliser des économies significatives sur le long terme.
       
    • Diversification du mix énergétique : la thalassothermie (énergies marines renouvelables​) assure une diversification du mix énergétique et une sécurité des approvisionnements en énergie. Sa polyvalence d’usages – production d’eau chaude sanitaire, chauffage, climatisation – offre également une flexibilité d’utilisation et un rendement optimal.
       
    • Création d’emplois non délocalisables : le développement de centrales thalassothermiques participe à la transition énergétique des territoires et au dynamisme régional, en créant des emplois locaux, non délocalisables. De plus, cette ressource naturelle permet de limiter les coûts de transport liés à sa production et son exploitation.
       
    • Une énergie disponible en permanence : contrairement à l’énergie solaire ou éolienne, la thalassothermie peut être produite de manière continue, indépendamment des conditions météorologiques. Elle offre un vrai potentiel de valorisation de l’énergie de l’eau de mer.

    Un cas client concret : Cannes

    Découvrez notre projet de thalassothermie sur la Croisette de Cannes.

    Quels sont les dispositifs d’aides dédiées à la thalassothermie ?

    Pour soutenir l’implémentation de centrales thalassothermiques sur le territoire, le gouvernement a mis en place plusieurs dispositifs d’aides. Ces mesures entrent dans le cadre de son plan de relance, axé sur la décarbonation et la transition énergétique. Plus largement, ces aides s’inscrivent dans le cadre de la Loi relative à la Transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) qui s’est fixée comme objectif d’atteindre 32 % d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) à l’horizon 2030.
     

    Aides aux études de faisabilité pour les projets de thalassothermie : ce dispositif soutient financièrement la réalisation d'études préliminaires pour évaluer la viabilité technique et économique des projets. Selon la nature juridique du porteur de projet, le montant de l’aide varie : 

    • les porteurs de projet privés peuvent bénéficier d’une subvention couvrant jusqu’à 50 % du coût total de l'étude de faisabilité,
    • pour les porteurs de projet publics, cette aide est portée à 70 % si le projet est porté par les collectivités.  

    Sont éligibles :

    • Les entreprises et industries de différents secteurs,
    • les collectivités territoriales souhaitant investir dans des solutions énergétiques renouvelables,
    • les Établissements publics intéressés par la transition énergétique,
    • les Associations œuvrant pour le développement durable,
    • les Bailleurs sociaux engagés dans l'amélioration de l'efficacité énergétique de leurs patrimoines.


    L’ADEME : pour l’ADEME la thalassothermie est assimilée à de la géothermie de surface. A ce titre, les projets de thalassothermie peuvent bénéficier de subventions, notamment pour la faisabilité des études (schéma directeur, assistance à maîtrise d’ouvrage à hauteur de 60 à 70 %. En 2023, l’ADEME a ainsi soutenu 6 projets de thalassothermie en France, à hauteur de 43 % des CAPEX en moyenne. A noter que tous les ans, l’ADEME revoit les taux et aides.


    Le fond chaleur : dans le cadre de la transition énergétique et de la loi sur la Transition Énergétique pour la Croissance Verte (TEPCV), l’ADEME a lancé le Fonds Chaleur. Ce fonds vise à financer les projets de production de chaleur à partir d'énergies renouvelables et de récupération d’énergie (EnR&R) ainsi que les réseaux de chaleur liés à ces installations.

    Les aides accordées par ce dispositif prennent la forme de subvention, avec des taux variables, selon le type d’investissement. Pour les projets liés aux énergies renouvelables telles que la thalassothermie les subventions peuvent couvrir jusqu’à en moyenne 45 % des investissements nécessaires.


    Certificat d’Economie d’Energie : les CEE permettent de financer des travaux d’efficacité énergétique, dans tous les secteur d’activité (résidentiel, tertiaire, industriel, agricole, transport…)

    Ce dispositif s’adresse aussi bien aux particuliers, qu’aux entreprises, aux bailleurs ou aux syndics et collectivités, désireux de diminuer leur coût de fonctionnement, d’effectuer des travaux de rénovation énergétique ou de valoriser leur patrimoine. Pour les professionnels, sont éligibles les travaux :

    • d’isolation avec des produits biosourcés, vitrages,
    • d’utilisation d’énergies renouvelables pour le chauffage (biomasse, pompe à chaleur, photovoltaïque, éolienne) la production eau chaude sanitaire (capteurs solaires, ballon solaire…), climatisation/ventilation/appareil de régulation (compteur intelligent),
    • d’efficacité énergétique dans le tertiaire, pour les équipements et les services.


    Le fonds européen FEDER : le Fonds Européen de Développement Régional, plus communément appelé FEDER, vise à promouvoir la cohésion économique, sociale et territoriale. Ce programme de financement, porté par l’Union européenne, soutient notamment les initiatives en faveur de la transition énergétique, provenant de sources renouvelables. Le FEDER intervient dans de multiples secteurs d’activité, tels que l'industrie, les technologies de l'information, l'environnement.

    L'expertise thalassothermie d'ENGIE Solutions

    ENGIE Solutions est un partenaire stratégique pour les collectivités locales désireuses de s'engager dans la transition énergétique. Nous sommes capable de concevoir, construire, exploiter ou étendre les réseaux de chaleur et de froid, en tirant parti des ressources naturelles offertes par la mer, notamment via la technologie de thalassothermie.

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