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La rénovation énergétique pour le secteur de la Santé et de l'autonomie
Pour la performance énergétique dans la Santé
Par Julien Marcelle, Directeur Marché Santé chez ENGIE Solutions
Pouvez-vous dresser un rapide panorama du monde de la santé et de l’autonomie ?
Le paysage du secteur de la santé et de l'autonomie se distingue par sa diversité et la multiplicité des acteurs qui y œuvrent au quotidien. Côté secteur sanitaire, on compte ainsi 3 000 établissements de santé publics et privés organisés localement dans les territoires ou à plus grande échelle régionale ou nationale. Ils sont gérés par des acteurs aux statuts variés, et son fédérés et/ou animés par de multiples têtes de réseaux nationaux et régionaux qui défendent leurs intérêts dans un contexte difficile. On retrouve cette dynamique côté autonomie où cette diversité et cette répartition sont plus grandes encore avec quelque 34 000 établissements et services médico-sociaux qui accompagnent personnes âgées, enfants et adultes en situation de handicap. On y retrouve par exemple 7 300 EHPAD dont 50 % publics, 20 % dans le secteur privé commercial et 30 % dans le secteur privé non lucratif.
Cette hétérogénéité et cette diversité dans les modèles de gouvernance et économiques induisent de connaître ces acteurs, ce qui les animent, ce qui les distinguent… et biensûr ce qui les rassemblent. C’est le cas pour certains défis notamment en matière de rénovation et de performance énergétique. Cette problématique est d’autant plus aigüe que les factures énergétiques ont été multipliées par 4 ou 5 ces dernières années. Il y a donc urgence à adapter et repenser les modèles en matière de réponse à ces enjeux énergétiques et écologiques croissants.
Selon vous, la transition énergétique est-elle un frein ou une opportunité ?
Le secteur de la santé et de l’autonomie évolue en permanence dans un cadre contraint avec des exigences toujours plus fortes en matière médicale, technique, humaine… Il serait donc inapproprié de considérer la transformation écologique et énergétique comme un frein. Ce qu’il faut y voir, c’est une opportunité inédite pour moderniser les infrastructures et tendre vers le bas carbone. En adoptant des pratiques plus vertueuses et plus respectueuses de l’environnement, les établissements de santé et de l’autonomie vont non seulement réduire leurs factures énergétiques à long terme, mais aussi contribuer à la préservation de l’environnement, des ressources et de la santé globale. C’est une vision cohérente avec leur mission de protection de la santé publique et d’accompagnement des plus fragiles.
Mais comme toute transformation, cela aura un coût impliquant des investissements conséquents et un changement d’approche sur les questions énergétiques. Tout cela à un moment où les établissements sont confrontés à des pressions budgétaires majeures ; cette transition doit faire avec cette difficulté supplémentaire.
L’équation est complexe mais si l’on regarde les choses sous un autre angle et une approche plus globale, l’amélioration de la performance énergétique est aujourd’hui soutenue par une législation très incitative, des leviers de financement nombreux et des solutions toujours plus innovantes. Alors, saisissons-nous de cette opportunité !
Comment accompagner les établissements de santé dans cette transition ?
Il y a bien évidemment tout un travail de sensibilisation à mener autour de l’efficacité et la rénovation énergétique. Pendant longtemps, on a peut-être considéré que « l’écologie s’arrêtait aux portes de l’hôpital » mais depuis la sortie de la crise sanitaire du COVID, on observe une accélération de la prise de conscience du secteur pour aller vers la décarbonation, se penser plus durable. Les initiatives et les projets se multiplient chez les soignants, dans les directions et les institutions mais le secteur reste encore peu mature sur les enjeux climatiques, la préservation de l’environnement et la transition énergétique. Si l’on regarde les établissements, pour la grande majorité, ils n’ont pas été pensés dans une logique de sobriété ou d’efficacité énergétique adaptée à leur environnement, leur territoire ou leur climat. Rajoutez les impacts du réchauffement climatique de plus en plus observables comme la répétition des épisodes caniculaires, les épisodes climatiques violents, vous réalisez qu’il est indispensable de changer les consciences, de repenser les pratiques de construction et de gestion des bâtiments.
Côté bâtimentaire, l’ambition est de favoriser des structures plus durables, grâce à des matériaux mieux sourcés, des travaux d’isolation, d'un Contrat de Performance Energétique (CPE), de perfromances de l’étanchéité de l’air, des traitements des effluents, etc. Pour les futures constructions, il faudra bien évidemment tenir compte de leur orientation bioclimatique, avec une rigueur de conception traitant l’ensemble des sujets de décarbonation, de performance opérationnelle et d’efficience énergétique.
Comment voyez-vous « l’hôpital » de demain ?
Pour ma part, je pense que le futur s’invite déjà à l’hôpital, en ville et dans les établissements médico-sociaux. Le « lit » n’est plus « l’Alpha et l’Omega » de la Santé et les parcours de soins répondant aux divers besoins de la population se structurent. Les progrès scientifiques et numériques permettent désormais de maintenir les patients atteints de maladies chroniques à domicile, tout en assurant un suivi médical de qualité.
Parallèlement, les avancées technologiques notamment dans le domaine de l'imagerie médicale, des dispositifs médicaux, de la chirurgie assistée par robotique, de la cancérologie… permettent des interventions moins invasives favorisant les chirurgies ambulatoires et une récupération plus rapide. Couplé à des innovations organisationnelles et des solutions de gestion intelligente du bâtiment, l’hôpital du futur sera donc plus résilient et plus durable… mais aussi plus efficient tout en restant humain avant tout !
Pour accélérer cette transition, ENGIE Solutions accompagne les établissements de santé sur toutes leurs problématiques de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire, de qualité de l’air ou de traitement de l’eau… Plus écologique et circulaire, notre approche mise avant tout sur des modes de production d’énergies décarbonées (biomasse, photovoltaïque, pompe à chaleur etc.) ou des solutions innovantes. Je pense notamment à la récupération de la chaleur fatale ou au raccordement aux réseaux de chaleur en collaboration avec les collectivités locales. Autre exemple, la GMAO offre un suivi rigoureux des consommations, permettant aux établissements de prendre des décisions éclairées, grâce à l’exploitation efficace des données. La sensibilisation des professionnels et des publics accueillis fait aussi partie de la solution.